«La clef de toute réussite réside en un seul mot : commencer.»

Rubrique "Relever un challenge"

Je retrouve Morgan à Conleau à Vannes, face à la mer, sous le vent très frais de ce début d’automne. Intarissable, sa soif d’aventure l’a emmené bien loin dans le monde, et dans son âme.

 

Bonheurs Anonymes : Qui êtes vous ?

Morgan Girardeau : Je suis un actif déraisonnable et passionné, avec la volonté de faire bouger quelques lignes.

J’aime surprendre et interpeller en ne portant aucune attention à ce que l’on peut dire de moi.

Par quelques initiatives, j’espère être inspirant pour un monde meilleur. Un paysage dans lequel la différence n’est pas vécue comme une contrainte mais comme une chance, une opportunité. On apprend de l’autre. Nous sommes complémentaires.

 

Quand vous aviez 16 ans, comment voyiez-vous votre vie d’adulte ?

Je voulais servir la société avec l’aspiration d’être pompier volontaire puis professionnel. J’étais conditionné par la vie que l’on pouvait me laisser percevoir : mariage, maison, enfants, chien, deux voitures…

Aujourd’hui, alors que j’ai tout quitté pendant deux ans, je me suis libéré de tout ça. Toute l’enveloppe matérielle dans laquelle je baignais ne m’est pas indispensable.

J’ai eu un déclic après ma ceinture noire, mon rêve était de rencontrer des judokas à travers le monde.

 

 

«La clef de toute réussite réside en un seul mot : commencer.»

 

Je suis parti de Vannes en stop, le 14 septembre 2015, avec un écriteau : «Tour du monde, merci».

Beaucoup de gens ont des aspirations, mais ces projets ne voient pas le jour : il manque l’étincelle, la petite chose qui va faire que.

La clef de toute réussite réside en un seul mot : commencer.

Les rencontres réalisées au cours de ce challenge m’ont confortées dans l’idée de laisser de côté tout ce qui est matériel. Des valeurs ont été renforcée en moi, celles du judo qui sont prépondérantes : respect, courage, modestie, sincérité, honneur, amitié, contrôle de soi, politesse.

 

Il y a une rencontre en particulier qui vous a marquée ?

Une en Mongolie avec un mongol dans sa yourte. Dans son environnement hostile, il m’a transmis une belle leçon de vie. L’honneur de respecter les traditions, les valeurs, notamment de politesse et de respect.

Sans parler la même langue, nous avons réussi à nous comprendre. Juste par le regard. Des regards qui parfois en disent long…

Une autre en Australie lorsque j’ai rencontré Johnny à Bamaga. Un véritable puit de culture, une richesse extraordinaire, une connaissance inouïe et intarissable de son environnement. Le tout avec en arrière plan les ravages générés par la colonisation anglaise.

 

Qu’aimer vous dans la vie ? Qu’est ce qui vous rend heureux ?

Je suis heureux dans ce que je fais car je m’amuse. J’aime vivre. Je trouve que les gens ont perdu leur combativité. Nous sommes pourtant tous issu d’une bataille extraordinaire. Sur des millions de spermatozoïdes, nous avons gagné la plus belle des victoires, celle de vivre. Nous portons tous en nous cette capacité à nous battre, à être le meilleur.

Mais la société, la famille, l’environnement semble avoir étouffé ce leadership. En grattant le vernis de notre zone de confort, on peut retrouver cette aptitude. Il faut juste le vouloir. Car la vie est belle. Sur mon tour du monde, j’ai pu constater que l’homme était foncièrement bon partout et que l’herbe n’était pas spécialement plus verte ailleurs qu’ici. Tout dépend de la façon dont nous regardons le monde. Le matin, en respirant, je mesure la chance que j’ai de pouvoir l’admirer à nouveau. Ça, ça me rend heureux.

 

Est ce qu’il existe un échec en particulier qui vous a fait avancer ?

Tous les échecs sont formateurs. Ils m’ont permis d’avancer. Ils nous invitent à nous adapter, à trouver des solutions. Sortir de son pré carré, de sa zone de confort nous fait aussi immanquablement avancer. En allant à la rencontre de nouvelles personnes tous les jours, on se donne la possibilité de servir l’autre, d’apprendre de lui, voire de créer des collaborations constructives. C’est l’inverse de ce qui est enseigné à l’école, où il faut rendre des devoirs individuels, sans se faire aider de son camarade de classe. La vie en entreprise, est à l’exact opposé de cette vision. On se rend compte que la collaboration est plus prolifique que le travail individuel.

Cela ne doit pas empêcher l’innovation, la recherche de nouvelles voies. J’aime être décalé, ne pas suivre la mouvance.

 

 

«Travaillez sur vos forces, pas sur vos faiblesses.»

 

Pour vous c’est quoi réussir ? Que faut il faire pour réussir sa vie ?

C’est être à  la hauteur des engagements que l’on se pose. Lorsque mon réveil sonne à 05:00 chaque matin pour écrire mon livre, c’est dur. Mais je ne peux pas et ne veux pas m’y soustraire. Quoique l’on fasse, il faudra de toute façon toujours plus d’argent, de temps, d’énergie. Autant donc ne pas en perdre à procrastiner.

Réussir sa vie c’est s’aimer tel que l’on est. Ne pas avoir honte de soi quand on se regarde dans la glace. Je connais mes lacunes et mes forces. Je préfère travailler sur mes forces. Faire du judo depuis 30 ans en est une. On a tous des compétences. Travaillez sur vos forces, pas sur vos faiblesses.

 

Quels sentiments vous a procuré ce voyage ?

– Un sentiment de liberté. On a une chance inouïe de vivre en France. Notre passeport est une véritable porte ouverte sur le monde. Ce n’est pas le cas de nombreux pays.

– Une honte en constatant l’incapacité des Hommes à prendre soin de leur environnement et le manque d’entraide à l’échelle politique. À titre individuel et de groupe on trouve toujours quelqu’un, mais la pauvreté de l’Inde m’a choquée.

– De la joie grâce aux rencontres, aux partages, que j’ai vécu.

– La découverte d’autres cultures et d’autres paysages m’ont permis de relativiser encore plus. Tout ce qui à trait au professionnel ne m’effraie plus. Le travail ne doit pas être une contrainte mais un plaisir. Sinon il ne faut pas le faire.

 

Avez vous le sentiment de réussir votre vie à travers ce rêve réalisé ?

Je suis plutôt satisfait de ce que je fais. Je fais des efforts pour réussir. C’est une récompense du travail effectué. Sans travail pas de réussite.

Elle est importante à définir dans le temps car ce n’est pas parce que l’on a échoué à un moment donné que l’on ne réussira pas demain.

 

Est ce qu’il y a un outil que vous aimeriez partager qui vous a aidé à être heureux ?

Les conseils de Franck Nicolas, coach international. Le livre : «Vivre pour se sentir vivant» d’A. Bosch.

Je lis un livre par semaine, en développement personnel ou sur des thématiques professionnelles.

Une fois lus, j’aime partager mes ouvrages. Souvent je les offre à des connaissances, mais parfois je les «abandonne» dans un endroit public. Il m’arrive même d’offrir mon dernier livre à un inconnu que je croise dans la rue.

 

Quelle est la qualité que vous avez développé pour cultiver votre bonheur ?

Le détachement, l’indifférence du regard des autres. Quoique l’on fasse on sera jugé donc autant ne pas s’en préoccuper et avancer.

 

Il y a t il des personnes qui vous inspirent ?

Mick Horn, tous les explorateurs historiques, Cousteau, Hulot, Sylvain Tesson..Daboville…Franck Nicolas : Tous ceux qui ont mené leur vie dans le sens qu’ils désiraient.

Il y a 3% de la population qui souhaite et dirige sa vie telle qu’elle l’entend. Je pense que les autres entretiennent des peurs.

 

Il y a t il une citation qui vous motive ?

«Qui ose gagne.»

 

Quel conseil donneriez vous à quelqu’un qui craint de relever son propore challenge ?

Osez. Celui qui ne sort pas de sa zone de confort n’apprend pas. Celui qui en sort a le devoir, la nécessité de s’adapter. La progression est alors possible. Dans la vie la stagnation n’existe pas. Stagner, c’est régresser. Il faut toujours être en mouvement, comme sur une bicyclette. Avancer permet de garder l’équilibre d’autant que la société est en constante évolution.

 

Un message à transmettre ?

Tout est question de choix dans la vie. Tout dépend du sens que l’on met à un événement. On peut voir une situation avec des yeux négatifs ou avec un regard positif. La douleur par exemple est tolérable mais la souffrance est optionnelle. Je peux avoir la douleur de perdre quelqu’un qui m’est cher mais que cette perte génère une souffrance qui va me suivre pendant des années, c’est un choix. Je viens de perdre mon travail, je peux considérer ça comme un désastre ou une opportunité.

Quelques soit la décision que vous prendrez, vous ferez un choix et ce choix déterminera votre destinée. Augmentez votre degré de décision et assurez vous que cela vous mette sur le chemin du bonheur.