«Je suis dans l’être plutôt que dans le faire.»

Rubrique "Prendre soin de soi"

Sous un ciel nuageux je parcours les petites routes en direction de Noyal Muzillac. Là-bas m’attend Chrystelle Antoni, qui a choisi de passer d’un statut de cadre bien établi à celui d’olfactothérapeute / olfactocoach. Je rentre dans son cabinet, lumineux, odorant, un mixte entre sobriété et cocooning. Dès l’entrée, mon odorat est amadoué.

Bonheurs Anonymes : Qui êtes-vous ?

Chrystelle Antoni : Je suis moi, j’aime aider à libérer les potentiels cachés que l’on a en nous. J’ai envie de dire haut et fort : «libérez vous». Nous sommes trop conditionnés par les croyances des uns et des autres. Si j’écoutais tout le monde, mon activité n’existerait pas. Je suis passée d’un statut de cadre à celui d’olfactothérapeute / olfactocoach.

Dans ma vie précédente, j’étais ingénieur d’application travaillant avec les laboratoires d’analyse médicale. J’installais des automates, je formais les utilisatrices, je gérais le suivi client, les interprétations de résultats… Les automates permettent d’obtenir les résultats d’analyses sanguines, toxicologiques, immunologiques et bactériologiques.

Un jour, dans le bureau d’une biologiste, je suis tombée et je me suis prise l’arête d’un mur dans le bas du dos. Les douleurs ont empiré. Pendant deux ans, sous morphine, j’ai erré de diagnostic en diagnostic.

Cette errance médicale m’a permis de prendre conscience qu’il fallait que je me renouvelle professionnellement mais surtout que je devais prendre soin de moi.«Allez chercher ce qui vous anime.»

«Allez chercher ce qui vous anime.»

Les huiles essentielles sont entrées dans ma vie lorsqu’un jour, au beau milieu de ma cuisine entre potions, flacons et savons maison je m’entends dire «Et si tu faisais enfin quelque chose qui te plait !?»  

Cette envie  a grandi de jour en jour et grandit encore. J’ai suivi la route des huiles essentielles en passant par  l’aromathérapie jusqu’à découvrir  l’olfactothérapie puis l’olfactocoaching. Ce cursus a complètement changé mon regard sur la vie et sur ma vie. 

Je suis installée et je m’épanouis au fur et à mesure que le temps passe. Je ne me suis pas trompée, j’ai une confiance absolue dans mon choix. C’est l’endroit où je dois être. Je ne vois pas ma vie différente de celle-ci. Cela me grandit intérieurement, je me connais de mieux en mieux. Plus on s’ouvre plus on s’approche de soi.

Quand vous aviez 16 ans, qui vouliez-vous être dans la vie ?

Je voulais être photographe. J’aimais faire sortir sur papier l’émotion de la personne. C’est en fait en continuité avec ma vie actuelle en utilisant l’olfaction des huiles essentielles pour libérer les émotions.

Je voulais aussi être libre. C’est ma valeur, elle me fait vibrer. Je ne peux pas être moi si je ne suis pas libre. Dans mon ancien travail, j’étais passionnée par l’univers des bactéries, et je me sentais libre car je bougeais beaucoup, j’organisais mon emploi du temps. Malgré tout maintenant je suis en plus : moi. Je suis dans l’être au lieu d’être dans le faire. 

Qu’aimez-vous dans la vie ? Qu’est-ce qui vous rend heureuse ?

Les gens heureux, ceux qui sont eux-même, qui pétillent, qui sont vrais. Les petites choses simples, la nature, regarder mes enfants grandir. Le plus beau cadeau qui me revient à l’esprit c’est le jour où mes enfants me demandèrent d’aller dehors, puis revinrent et me dirent : «maman on a vécu un moment extraordinaire : on a regardé le soleil se coucher à côté de notre arbre préféré !»

C’est beaucoup d’amour et de fierté, qu’ils puissent savourer la liberté et l’instant présent par eux-même. On n’y accorde pas de place, alors que c’est un précieux cadeau.

Aimer, s’aimer soi sans parti égoïste, être dans le jardin, le potager, être dans le relationnel, partager et transmettre.

Est ce qu’il existe un échec en particulier qui vous a fait avancer ?

Celui d’être tombé sur mon lieu de travail, qui s’est transformé en cadeau. Cela peut prendre du temps mais c’est à nous de retirer le papier-cadeau. La vie nous met face à un mur pour mieux revenir vers nous-même. Le chemin n’était pas le bon. Mais en allant vers le soin, vers la bienveillance envers soi et les autres, on se retrouve.

«Les huiles m’ont aidée à me recentrer sur moi-même.»

Pour vous qu’est ce que «réussir» ? Que faut il faire pour réussir sa vie ?

Être soi. S’écouter. Allez chercher ce qui vous anime : quand votre cœur est en joie. Si vous avez envie de faire telle chose, il faut le faire. 

Mes enfants par exemple, je ne leur dis pas «il ne faut pas faire si ou ça», je les préviens des conséquences de leur choix mais si ils y vont ils y mettent toutes leurs tripes. Les choses qu’ils font à contre cœur ne les épanouissent pas.

Vous rapprochez-vous de vous même en vous autorisant à prendre soin de vous et des autres ?

Complètement. Ça me permet de me sentir avec un gros cœur, qui donne, dans une harmonie totale, qui est en joie, où il n’y a pas de parasites. 

Travailler avec les huiles fait vibrer tout le corps. L’olfaction d’huiles essentielles évoque des souvenirs, les plus lointains. Ils sont différents en fonction de l’ histoire de chacun, la lavande viendra nous interroger sur la relation avec notre mère, la bergamote, un parfum très agréable, va permettre de dissoudre les noeuds auxquels nous nous heurtons. L’huile essentielle de rose, qui symbolise le cœur, nous interroge sur la façon dont nous aimons : aimer tout court, aimer même si le(la) partenaire ne remplit pas les conditions que nous nous étions fixées ? 

Y a-t-il un outil que vous aimeriez partager qui vous a aidé à être heureuse ?

«Le pouvoir de l’instant présent» de Eckhart Tolle. Et bien sûr «l’Olfactothérapie» d’Alain Faniel : sentir pour mieux se sentir.

«Je suis dans l’être au lieu d’être dans le faire.»

Quelle est la qualité que vous avez développée pour réussir à prendre soin de vous ?

L’introspection. Se poser. S’écouter. Les huiles m’ont aidée à me recentrer sur moi-même. 

Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui a envie de prendre soin de lui comme vous le faites ?

Qu’il fonce. Pour être heureux. Cela va animer toute sa vie car il se sera enfin trouvé. Qu’il s’écoute vraiment pour ressentir ce qui est bon pour lui. On ne nous a pas donné les clefs mais il faut réussir à trouver le bonheur en soi. Une fois que l’on a décidé de se respecter, il faut mettre en action ses idées. 

Est ce que l’olfactothérapie apporte du bonheur ?

Oui. Cela libère un poids sans culpabilité. Les fragrances des huiles vont directement au cerveau limbique, siège de la mémoire et de l’émotion, elles ne seront pas interférées par le cérébral.

C’est une méthode de soin psycho-émotionnel. Un accompagnement de soi avec bienveillance.

Cela aide par exemple suite à un burn out, des pensées stressantes, pour gagner confiance en soi, pour retrouver l’inspiration. Cela permet de repartir avec un nouveau regard sur soi-même, de se sentir libéré.

Les senteurs sont au coeur de mon accomplissement.